Au temps où tout le monde se clame différent, où l’on décèle de plus en plus de gens trop intelligents, trop sensibles, à ce temps du trop, est-ce normal de culpabiliser d’être banal ? Que des gens clamant ne pas être à leur place, on pense tous au moins une fois ça dans sa vie. On se croit différent mais on est tous pareil. Pourquoi être différent fait peur alors ? Pourquoi cette envie d’être unique ? alors qu’on est des millions à se ressembler plus qu’on croit.
Et moi, c’est savoir que je suis normale qui m’attriste. J’ai pas de vie trépidante juste une vie d’privilégiée. Moi j’subis pas d’oppressions systémiques. Pourquoi mon seul problème dans la vie c’est de ne pas en avoir ? J’ai un toit, une famille, de l’argent, un travail, des ami.e.s, je suis blanche, cisgenre et hétérosexuelle, et sûrement d’autres adjectifs associés par la société à la normalité.
Est-ce se vanter de s’avouer privilégiée ou est-ce un aveu de réflexion ?
La société est écartelée. Ceux qui la vivent sans soucis
et ceux qui lui crache à la figure ? Mais au fond,
qu’est-ce qui est mieux ?
Un être banal doit-il vivre une vie paisiblement rempli
sur les fleurs danser 